Lorsqu'elle fut rentrée chez elle après la réunion organisée par Sarion, Apsalar s'accorda un moment de détente avant les opérations qui allaient durer au mieux quelques jours, au pire des semaines.... retardant d'autant ses propres projets... Mais ceux ci se déroulant comme prévu (les pires gèneurs étaient écartés ou supprimés, l'autorité vacillait, la peur régnait, l'économie s'effondrait et personne ne soupçonnait le moins du monde ce qui en était la cause.... Elle lu cependant les rapports et donna quelques ordres pour renforcer la sécurité par acquis de conscience ; puis se laissa aller à apprécier les derniers poèmes en vogue dans la haute société d'Obélia (vers elfiques, récits humains, oeuvres importées d'outre mer d'un grand raffinement) tandis que le barde s'évertuait de rester en vie en produisant une belle prouesse vocale depuis plusieurs heures.
Malheureusement pour lui, la fatigue et la lassitude eurent raison de son endurence et il laissa échapper une fausse note de la viole dont il s'accompagnait. Apsalar, génée dans sa dégustation du raffinement exquis d'un sonnet sur la douceur de l'aube qui lui arrachait des larmes d'émotion, manifesta son déplaisir par un crispement agacé de la machoire. Le barde s'écroula au sol, ses organes vitaux broyés ; du sang coulait de se narines et de ses yeux.
Lorsque la sorcière releva les yeux, le corps avait disparu : une des servantes s'était occupée de s'en débarrasser. D'un geste, Apsalar rassembla en une petite sphère le sang qui maculait encore le sol. Celle ci lévita jusqu'à elle puis disparut dans le couloir sur son ordre. On ne pouvait pas laisser la pièce dans un tel état et ce sang n'était plus bon à rien, autant s'en débarrasser : la force vitale de son (ex-)propriétaire ne l'avait pas encore saturé comme c'était le cas au cours d'un rituel... ou d'un combat.... en plus il était froid....
Elle posa le livre qu'elle tenait sur une jolie petite table couverte d'une nappe en dentelle admirablement réalisée puis alla se changer avec l'aide d'une suivante pour le conflit à venir.
A son grand regret elle allait devoir abandonner ses robes noires qu'elle affectionnait tant. Elle les troquait contre une tenue de cuir moulante intégrale rouge... rouge car le sang se voyait moins dessus... C'était aussi beaucoup plus pratique au niveau des mouvements. Elle garda juste son large collier noir ainsi qu'une longue cape de la même couleur que le collier.
Ainsi prète elle sortit pour préparer la défense.